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Jacques Dadelswärd-Fersen

Date of death: Monday, 5 November 1923

Number of Readers: 329

Known asJacques d'Adelswärd-Fersen

SpecialtyAristocrate, écrivain, dandy et poète français

Date of birth20 February 1880

Date of death 5 November 1923

Le baron Jacques d'Adelswärd-Fersen, né le 20 février 1880 à Paris 8e et mort le 5 novembre 1923, est un aristocrate, écrivain, dandy et poète français. Il est connu pour avoir créé la première revue homosexuelle en France, Akademos. L'écrivain Roger Peyrefitte lui a consacré un livre: L'Exilé de Capri.
Né Jacques d'Adelswärd à Paris, il est apparenté du côté de son père à Axel de Fersen, le fameux comte suédois qui avait eu une liaison platonique avec Marie Antoinette. Jacques d'Adelswärd ajouta le nom de Fersen à son patronyme en hommage à ce cousin germain de sa trisaïeule, Eva Helena von Fersen, baronne Adelswärd (1759-1807).
Son grand-père Oscar d'Adelswärd (1811-1898), député à l'Assemblée constituante de 1848, avait cofondé la Société des Acieries de Longwy-Briey, ce qui valut à Adelswärd-Fersen de devenir extrêmement riche lorsqu'il hérita à l'âge de vingt-deux ans. En conséquence, il était très recherché dans les plus hauts cercles, certaines familles souhaitant qu'il épouse une de leurs filles.
Il effectua son service militaire, puis entreprit diverses études avant se consacrer à l'écriture. Il publia plusieurs recueils de poèmes, dont Chansons Légères, L'Hymnaire d'Adonis et des romans.
Il eut très tôt conscience de son attirance pour les garçons, et il s'en ouvrit dans sa poésie. Sa pédérastie allait l'éloigner de la société française.
En juillet 1903, il est arrêté sous l'inculpation d'attentat à la pudeur et d'excitation de mineurs à la débauche. Au 18 avenue de Friedland, il avait organisé des soirées lors desquelles des « tableaux vivants » mettaient en scène, entre autres, des élèves du lycée Carnot, fréquenté par la crème de la société parisienne. Seule l'accusation d'excitation de mineurs à la débauche fut retenue et il fut condamné en décembre 1903 à une peine de six mois de prison, à cinquante francs d'amende et à la perte de ses droits civiques pour cinq ans.
Le scandale qui le frappa possède quelques ressemblances avec le procès d'Oscar Wilde en 1895, l'écrivain connut une importante dégradation sociale après un procès public qui le jugea coupable d'« outrage à la pudeur avec des personnes de sexe masculin ». Il est possible que Jacques d'Adelswärd-Fersen ait eu la chance d'avoir eu, parmi les participants à ses fêtes, des figures notables de la haute société, ce qui pourrait avoir incité la cour à abandonner certaines charges afin de minimiser l'impact du scandale.

Le procès anéantit les projets de mariage du jeune homme, qui fit un tour du monde, puis vint se fixer dans l'île de Capri qu'il avait visitée dans sa jeunesse. Il décida d'y bâtir une maison. Il acheta un terrain au sommet d'une colline à l'extrême nord-est de l'île, près de l'endroit où l'empereur romain Tibère avait fait construire sa Villa Jovis deux mille ans plus tôt. Sa maison, d'abord appelée Gloriette, fut finalement baptisée Villa Lysis (et ensuite simplement connue comme la Villa Fersen) en référence au dialogue socratique Lysis qui aborde l'amitié, et ce que nos conceptions modernes nomment l'amour homosexuel.
Il semble que Jacques d'Adelswärd-Fersen se soit suicidé en absorbant un cocktail de champagne et de cocaïne, dans sa villa Lysis où séjournait alors son jeune ami Corrado Annicelli. Ses cendres sont conservées dans le cimetière non catholique de Capri.
La Villa Lysis-Fersen, construite en 1905, a été achetée par le Conseil municipal de Capri, et peut être visitée. Elle se trouve sur la route qui mène à la Villa Jovis. C'est une construction de "Stile Liberty" selon certaines descriptions, mais il ne s'agit pas d'Art nouveau à la manière française. Le style serait mieux qualifié de "décadent néoclassique". Le vaste jardin est relié à la villa par une volée de marches qui mènent à un portique orné de colonnes ioniennes. Dans l'atrium, un escalier de marbre à balustrade de fer forgé, mène au premier étage où les chambres s'ouvrent sur des terrasses panoramiques. Le rez-de-chaussée comprend un salon décoré de majoliques bleues et de céramiques blanches, faisant face au golfe de Naples. Le sous-sol abrite une « chambre chinoise » où il est dit que l'on fumait de l'opium.
Lord Lyllian, publié en 1905, est l'un des romans d'Adelswärd-Fersen. Il y fait la satire du scandale qui l'entoura à Paris, avec des allusions aux relations Oscar Wilde - Lord Alfred Douglas. Le héros, Lord Lyllian, part pour une odyssée de débauche sexuelle, séduit par Harold Skilde. Il s'éprend de filles et de garçons, et il finit par être assassiné par un jeune compagnon. L'indignation publique au sujet des fêtes que Jacques d'Adelswärd avait organisées et que la presse avait qualifiées de "messes noires" y est aussi caricaturée. L'œuvre est un mélange audacieux de réalité et de fiction, avec quatre personnages qui représentent des facettes du baron d'Adelswärd-Fersen lui-même.

Source: Wikipedia.org

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