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Françoise Seligmann
Date of death: Wednesday, 27 February 2013
Number of Readers: 209
Known asFrançoise Seligmann
SpecialtyRésistante, journaliste et femme politique franç
Date of birth 9 June 1919
Date of death27 February 2013
Françoise Seligmann, née Françoise Jullien, le 9 juin 1919 à Marseille et morte le 27 février 2013 à Paris, est une résistante, journaliste et femme politique française.
Résistante sous l'occupation:
Née à Marseille le 9 juin 1919, Françoise Seligman a 21 ans au début de l'Occupation. son père, qui vit à Casablanca où il s'est remarié, lui propose de le rejoindre et de ne pas rester auprès de sa « juive de mère » (selon ses termes). Françoise Seligman refuse. Contrainte d'abandonner ses études, elle commence une carrière d'assistante sociale et se spécialise dans l'enfance délinquante.
Elle rejoint le mouvement Combat et entre ainsi dans la Résistance en décembre 1941. Dès 1941, elle participe à la mise en place d'une filière d'évasion vers la Suisse et permet à de nombreux Juifs de fuir la France. Elle conduit parfois elle-même ces proscrits vers la frontière. Au sein du mouvement « Combat », elle s'occupe du service social, comme d'ailleurs d'autres nombreuses femmes résistantes, ce qui signifie qu'elle vient en aide aux résistants et à leurs familles, par exemple pour fournir de faux papiers et pour trouver des lieux d'hébergement et de repli pour les fugitifs. Elle travaille également pour le NAP (Noyautage des administrations publiques), organisation du mouvement « Combat » créée pour infiltrer les administrations de Vichy.
Elle travaille aussi, à partir de 1943, pour les Mouvements Unis de la Résistance (MUR), qui résultent de la réorganisation des grands réseaux souhaitée par Jean Moulin. Elle participe même à des évasions, armes à la main : elle fait en particulier partie, en janvier 1944, des résistants qui libèrent Yvette Bernard de la prison de Blois.
Bien des années plus tard, elle écrira l'histoire de son engagement dans la Résistance sous le titre Liberté, quand tu nous tiens. « Je ne fais pas de passéisme, dira-t-elle, je soutiens que pour construire l'histoire de demain, il ne faut pas oublier celle d'hier ».
Au titre de son action de résistante, elle a reçu la médaille de la Résistance et la Légion d'Honneur. Elle sera aussi commandeur de l'Ordre national du Mérite et de l'Ordre des Arts et des Lettres.
Elle rencontre son mari, François-Gérard Seligmann, marchand d'art et résistant, pendant l'Occupation.
Militante des droits de l'Homme:
Opposée catégoriquement au colonialisme, elle mène campagne contre la torture en Algérie avec la Ligue des Droits de l'homme, à laquelle elle adhère dès 1949. Ce combat, elle le partage avec d'autres anciennes résistantes comme Germaine Tillion et Marie-José Chombart de Lauwe.
Cet engagement pour les droits de l'Homme a été le fil conducteur de toute la vie de Françoise Seligmann. Elle est à l'origine de la création en 2004 du prix Seligmann contre le racisme, en mémoire des combats qu'elle a menés contre le nazisme avec son mari, François-Gérard Seligmann. Le prix 2005 a été attribué à Fatima Besnaci-Lancou pour son livre Fille de harki. Le prix 2006 a été décerné à Esther Benbassa et Jean-Christophe Attias pour l’ouvrage collectif Juifs et musulmans: Une histoire partagée, un dialogue à construire. Le prix 2008 a été remis le 8 janvier 2009 à Scholastique Mukasonga pour son ouvrage La femme aux pieds nus.
Elle a également créé la Fondation Seligmann, déclarée d'utilité publique en 2006, dont l'objet est : «œuvrer pour la victoire de la raison et de la tolérance, et promouvoir le rapprochement entre les citoyens et résidents étrangers de toutes origines rassemblés sur le sol français», essentiellement en soutenant des projets de jeunes d'écoles, de collèges et de lycées.
Elle est présidente d’honneur de la ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen à partir de 1994 et cofondatrice de la revue de la Ligue, créée en 1957, Après-demain.
Femme politique:
À la fin des années 1950, elle est très proche de Pierre Mendès France qui lui confie le secrétariat national de l'Union des forces démocratiques. En 1974, elle rejoint le Parti socialiste. Elle devient la collaboratrice de François Mitterrand, à l’occasion de la campagne présidentielle qui fait suite au décès de Georges Pompidou le 2 avril 1974. Elle exerce d'importantes responsabilités au Parti socialiste. Elle est secrétaire nationale du Parti socialiste de 1983 à 1992, notamment à l’information des militants et aux organismes centraux, à l’information interne. Pendant les années au cours desquelles la gauche est écartée du pouvoir, elle contribue à théoriser le rôle de l'opposition et manifeste dans ce domaine une exigence et un refus de toute complaisance.
En 1992, Françoise Seligmann entre au Sénat à la suite du décès de Robert Pontillon. La nouvelle sénatrice des Hauts-de-Seine siège d'abord à la commission des affaires culturelles, puis à la commission des lois.
Au cours de ce bref mandat, de mars 1992 à septembre 1995 (lors du renouvellement de 1995, elle ne sera pas investie mais laissera sa place à un homme), deux thèmes émergent plus particulièrement parmi ceux qu'a défendus Françoise Seligmann au Sénat.
Défense de l'apport de l'immigration:
D'abord, le thème de l'ouverture à l'étranger et de l'immigration. Elle intervient ainsi en juin 1993, pendant la discussion de la future loi du 23 juillet 1993 réformant le code de la nationalité. Elle souligne l'apport à la France de «tous les enfants des Juifs d'Europe centrale échappés de leurs ghettos, comme ceux des manœuvres italiens, espagnols ou polonais, accueillis et formés dans notre école publique et laïque». Elle dénonce la «sclérose culturelle» qui ne manquerait pas de résulter pour la France d'une fermeture de ses frontières à de nouveaux migrants. «Toucher au code de la nationalité, dit-elle, c'est toucher à l'histoire de France». L'immigration est pour elle un élément de l'identité française; la citoyenneté doit intégrer l'immigration.
Un autre aspect de ses convictions s'exprime tout naturellement dans le cadre de son mandat: son féminisme.
Défense du droit des femmes:
En 1946, Françoise Seligmann avait lancé La Française, un journal féministe auquel contribuait, entre autres, Albert Camus, mais qui n'aura pas le même succès ni la même longévité que Elle, créé la même année...
Au Sénat, ses convictions féministes sont un élément important de son activité de parlementaire si l'on en juge par le dépôt, en décembre 1992, d'une proposition de loi relative à l'interruption volontaire de grossesse et tendant à dépénaliser l'auto-avortement. Dans le même esprit, elle pose une question orale sur la situation des centres d'IVG et s'indigne du manque de moyens auxquels ces derniers sont confrontés. Elle considère que ces centres ont « démontré, par leur action, combien leur existence est indispensable et, dans bien des cas, salutaire si l'on songe à ce fléau sanitaire, social, humain, que constituaient, dans le passé, les avortements clandestins ».
En mai 1994, Françoise Seligmann est l'auteure d'une autre proposition de loi pour une meilleure répartition des fonctions électives entre les hommes et les femmes. Ce texte ne sera jamais inscrit à l'ordre du jour de l'assemblée.
Le 10 décembre 2005, elle devient présidente d'honneur de Rénover maintenant, courant du parti socialiste fondé par Arnaud Montebourg au lendemain du congrès du Mans, après avoir été brièvement présidente de l'association Nouveau Parti socialiste.
Direction de théâtre et collections:
Elle est également membre du conseil d'administration du théâtre de la Ville et vice-présidente de celui du théâtre musical du Châtelet à Paris. Elle a fait don de 160 œuvres de la Belle Époque au musée Carnavalet, réunies par son époux antiquaire et collectionneur. Elle a offert au musée du Louvre un tapis iranien du XVIIe siècle, aujourd'hui appelé le tapis Seligmann, présenté de manière intermittente dans les espaces du département des Arts de l'Islam.
Disparition:
Françoise Seligmann meurt le 27 février 2013. Celle que le Nouvel Observateur avait surnommée la « vieille dame indignée de la gauche française » décède le même jour qu'un autre résistant illustre, lui aussi indigné célèbre, Stéphane Hessel.
Reconnaissance:
Elle est médaillée de la Résistance, officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre national du Mérite et commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres.
Source: Wikipedia.org
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